BASQUIAT : du graffiti à la peinture
- Yali Sylla Bezier
- 8 déc. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 janv. 2021
Jean-Michel Basquiat (1960–1988) est l’une des comètes de l’art contemporain.

D'abord graffeur dans les rues de Manhattan, sous le pseudonyme de SAMO, signifiant "Same Old Shit », il a imposé progressivement son style urbain. Il deviendra une figure de l'East Village.
Dès la sortie de l’enfance, Jean-Michel Basquiat quitte l’école et fait des rues de New York son premier atelier. Rapidement, sa peinture connaîtra un succès à la fois voulu et subi.


Mort d’une overdose à l’âge de 27 ans, ce jeune ami de Warhol, artiste éminent de la pop culture, a élevé le street art au rang des beaux-arts.
Ses œuvres témoignent des réminiscences de son passé familial (ses origines haïtiennes), conjuguées aux influences du pop art. Il est devenu l’une des grandes figures de l’afro-américanisme dans le monde artistique.

Basquiat, à toujours su se donner l’importante tâche de véhiculer un message fort et de sens. Il n'hésite pas à entrer dans des débats de sociétés, en se souciant des représailles qu’il pourrait avoir.
Beaucoup le définissent comme le premier artiste street-contemporain noir alors qu’il tient absolument à ce qu’on le prétende comme un artiste tout court, sans le différencier par sa couleur de peau.
Si par malheur tu ne connais cet artiste, je vais donc te présenter certaines de ses magnifiques oeuvres:
Ses œuvres clés

Jean-Michel Basquiat, Slave Auction, 1982
Slave Auction (Vente aux enchères d’esclaves), 1982
Très représentative du style de Basquiat, cette œuvre traite d’un thème subversif et toujours d’actualité dans notre société contemporaine. Alors en plein essor médiatique, l’artiste représente le monde de manière chaotique, qu’il traduit en faisant cohabiter signes manuscrits et illustrations imagées.
Dans cette œuvre, il s’intéresse aux minorités opprimées, aux exclus, aux exploités.

Jean-Michel Basquiat, A Panel of Experts, 1982
A Panel of Experts, 1982
Au début des années 1980, Basquiat, alors en couple, aurait eu une brève liaison avec la chanteuse Madonna. Un soir, les deux femmes finissent par se battre, ce qui inspira à Basquiat cette œuvre rassemblant des fragments de dessins, comme des cartoons. Si les altercations sont mises en scène de manière enfantine, presque naïve, la violence est bien présente ; Basquiat n’hésite pas à utiliser le motif du revolver. La couronne est quant à elle le symbole de l’artiste lui-même.

Jean-Michel Basquiat, Sans titre, 1985
Sans titre, 1985
Jean-Michel Basquiat a produit des milliers d’œuvres sur papier, souvent complexes. Le dessin est chez lui une pratique expérimentale : superpositions de mots, de croquis qui évoquent des graffitis reliés entre eux par un fil énigmatique. On y retrouve fréquemment, entre autres, des formes squelettiques et effrayantes. Autant de sujets qui renvoient au thème de la mort, une véritable obsession de l’artiste.
Un tel succès sur des oeuvres aussi engagés

En 2017, une de ses œuvres pulvérise un record de vente. Elle atteint aux enchères 110,5 millions de dollars, signe que l’artiste mort depuis trente ans n’a pas fini de faire vivre le marché de l’art contemporain. Il est alors devenu l'un des artistes américains les plus chers de l’Histoire. Pour combler l’absence des artistes noirs dans les musées américains, l’ambition de Basquiat se double très vite d’une quête identitaire placée sous le signe de la négritude. Son goût pour le métissage culturel et sa haine du racisme, nourrissent ses œuvres néo-expressionnistes parfois sombres et angoissées.
Aujourd’hui, malgré sa non présence physique, Basquiat reste toujours dans le cœur et dans l’esprit du plus grand nombre.

Cet artiste internationalement connu est le parfait exemple de la contradiction des stéréotypes du street art. Le fait de commencer anonymement et de dévoiler son identité et ainsi devenir connu, n’est pas dans l’éthique des artistes graffeurs.
Cependant, par son succès aberrant. De nombreuses marques ont joué de son image à profit.
Tel que Barbie qui a sorti en 2020 sa poupée Basquiat.
Je te laisse l'admirer, elle est trop stylée :

Une gueule d’ange, un costume oversize aux couleurs flashy, une couronne dorée, des dreadlocks, deux icônes de la culture pop… Qui aurait pensé un jour que la plus célèbre des poupées incarnerait l’œuvre de Jean-Michel Basquiat ?
Peut-être son grand ami Andy Warhol, qui sait. En avril dernier, Mattel a annoncé une collaboration originale entre Barbie et le prince de Brooklyn. Après des poupées inspirées de La Joconde de Léonard de Vinci, de La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh, du Portrait d’Adele Bloch-Bauer de Gustav Klimt, ou à l’effigie de Frida Kahlo et de Karl Lagerfeld, c’est dans le contexte du mouvement antiraciste Black Lives Matter que Barbie consacre sa première poupée d’artiste noir.
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