BANKSY : artiste street-art devenu acteur du marketing

Artiste anonyme et provocateur…

Ai-je vraiment besoin de te dire qui est Banksy ? Bon je vais quand même le faire au cas où tu vives dans une grotte. “Banksy” est le pseudonyme d’un artiste britannique d’art urbain. Il emploie des techniques plutôt diversifiées comme par exemple les pochoirs avec la bombe aérosol. C’est un vrai personnage mythique dans le domaine du graffiti, il est « le plus célèbre des anonymes ». L’anonymat tient une place importante dans la démarche Banksy, il sait très bien jouer avec les zones d’ombres en ce qui concerne son identité et multiplie les fausses pistes. A ce jour, sa véritable identité n’a toujours pas été dévoilée. C’est très clairement le secret le mieux gardé du monde de l’art.

Banksy est le roi de la provoc’, il adore choquer, provoquer voire même perturber toute la société et c’est ce qui fait toute l’importance de ses œuvres. Il aime transgresser les règles, il utilise son art comme moyen de communication pour scander haut et fort son mécontentement envers certains faits de société, certaines situations politiques ou carrément, certaines décisions adoptées par les leaders mondiaux. Aucun fait social ne lui résiste à ce cher Banksy ! Son art est un mélange d'ironie, d'humour et comporte très souvent des messages très clairs.

…devenu un acteur du marketing

Bien qu’il apparaisse comme un artiste engagé, contestataire, antimilitariste, anticapitaliste et tout ce que tu veux d’autre, Banksy se trouve paradoxalement au sommet du marché de l’art spéculatif qu'il prétend dénoncer. Il a su se tenir éloigné du système tout en contribuant, malgré lui, à son fonctionnement. Je te donne un exemple, en 2012, quelques-unes de ses œuvres qu’il avait réalisées sur les murs de Londres ont été arrachées à leurs quartiers et vendues aux enchères Outre-Atlantique. Aïe ! Ses œuvres ont été vendues entre 900 000 et plus d’1.1 million de dollars ! C’est impressionnant !

Mais ce n’est pas tout, Banksy s’est aussi rendu à Londres au début des années 2 000 afin de présenter sa première exposition, informelle. Sa toute première exposition en galerie, qui s’est tenue à LA s’intitulait « Existencillism » et a permis d’accroître la popularité de certaines de ses œuvres comme Leopard and Bar Code ou Bomb Hugger.

Le travail de Banksy a attiré l’attention des plus riches et aussi des stars. Tu vois la chanteuse américaine Christina Aguilera ? Eh bien figure toi qu’elle a acheté trois de ses œuvres pour une somme s’élevant à 28 500€ lors d’une petite visite à la capitale britannique en 2006. Avoir une œuvre de Banksy est devenu une sorte d’accessoire quasi indispensable des célébrités. Parmi les heureux acheteurs de ces différentes œuvres on peut citer Angelina Jolie, Serena Williams ou encore Jude Law, rien que ça. Le magazine The Guardian a même déclaré en 2008 que « le street-art est aujourd’hui tendance ». Notre cher Banksy s’est élevé au rang des artistes les plus célèbres du monde et il figurait même dans la liste des 100 personnes les plus influentes en 2010, aux côtés de Bill Gates ou Obama. Quelle classe !

Néanmoins, le fait d’être un marginal qui produit les œuvres les plus commercialisables au monde n’a pas été un concept avec lequel l’artiste était à l’aise. Mais, qu’on se le dise, son statut d’homme mystère ne fait que renforcer son image de marque et donne bien évidemment de la valeur à ses œuvres. De nos jours, ses peintures murales sont protégées par des bâches, des panneaux de plexiglas… D’autres sont même découpées et vendues à des collectionneurs ! Tout le monde s’arrache les œuvres de Banksy, de plus en plus de ventes aux enchères sont réalisées. Il est devenu le « chouchou » des salles de ventes.

La plupart des ventes sont organisées par Sotheby’s, et, en 2018, une version sur toile de son œuvre célèbre Girl with Balloon est passée sous le marteau pour environ 1.3 million d’euros et peu après à travers un déchiqueteur. Pour que tu le saches, quelques années plus tôt, Banksy avait dissimulé, à l’intérieur du cadre, un appareil qui devait détruire l’œuvre lors de sa vente au plus offrant. Mais d’après une vidéo qui a été filmée par l’artiste lui-même après l’évènement, un petit problème technique a fait que l’œuvre n’a pas pu être totalement déchiqueter, dommage. Après ça, l’œuvre endommagée a tout de même été conservée et a été renommée Love is in the bin et sa valeur est aujourd’hui estimée à 2.28 millions d’euros, ce qui est pratiquement le double de l’originale. C’est dingue n’est-ce pas ?

Et ce n’est pas tout ! En 2019, la peinture à l’huile intitulée Devolved Parliament a été vendue aux enchères, chez Sotheby’s encore une fois, au prix record de 11.2 millions d’euros.

Enfin, pour parler un peu de la situation actuelle, cette année, alors que les marchés mondiaux, et notamment celui de l’art, sont touchés par la pandémie, la popularité de Banksy reste dynamique. Il y a eu une vente aux enchères qui a été dédiée à son œuvre, organisée en mars 2020 par… Sotheby’s, bien évidemment. Cette vente a permis de collecter 1.25 million d’euros avec énormément d’œuvres vendues à un prix plus important que celui qui était estimé de base.

Le monde fascinant et tout aussi paradoxal de Banksy ne cessera jamais de tourner.